Psychologues à l’hôpital, problèmes posés par la médecine

« Quand je me couchais, je me cachais le visage. J’avais peur de moi. Je ne sais pas comment je ne sais pas pourquoi. Et c’est pour ça que je buvais de l’alcool avant de dormir. Pour m’oublier, moi. Ca passe toute de suite dans le sang, et après on dort. » – Marguerite Duras Ecrire, Edition Gallimard, 1993, Coll. Folio, p.23 – C’est avec ces mots poignants et déchirants de vérité que Marguerite Duras nous dit avec clarté la fonction de l’alcool pour elle. Il est clairement un remède. Boire pour dormir afin d’oublier, afin de s’oublier soi-même. On voit par ce témoignage, comment chaque sujet peut trouver dans l’addiction un traitement paradoxal, un mode de réponse à chaque fois singulier à la rencontre avec un insupportable. Il n’y a pas une addiction mais des addictions. La médecine aujourd’hui traite l’addiction, par le biais de protocoles valables pour tous, comme une maladie, un dysfonctionnement comportemental. Elle omet un point central : Que l’addiction est un traitement, un remède, à un mal bien plus profond face à une détresse du sujet qui n’a pas d’autres recours dans un premier temps que celui-ci. On peut dès lors se demander : Quelle fonction occupe l’addiction dans l’économie psychique d’un sujet? Qu’est-ce qu’un sujet traite avec l’addiction?
Vous entendrez des psychologues vous parler de la manière dont ils se débrouillent en institution pour écouter ces sujets dits souffrant d’addictions. Comment font-ils valoir la singularité du sujet face à la standardisation des protocoles de soins ?

C’est à partir de vignettes cliniques que nous tenterons d’éclairer ce concept.
Nous vous attendons nombreux pour débattre avec nous…