Archives mensuelles : septembre 2013

Parution médias colloque 2013

Article La Montagne 18 09 2013

Flash Radio : Nostalgie Clermont 87.7  du  18 09 2013  Pr Andrieu

Flash Radio : Nostalgie Clermont 87.7  du  18 09 2013  Pr Rousset

Argument du Colloque « médecine et psychanalyse » de 2013 ADDICTIONS

« Nous ne vivons plus adonnés au dit, nous allons perdre le langage à son tour après avoir perdu les sens, mais, naturellement, adonnés aux données. Non plus celles du monde, ni celles des langues, mais celles des codes. Savoir égale s’informer. L’information devient la forme suprême et universelle de la drogue, de l’assuétude, de l’addiction. La dite activité intellectuelle équivaut à la prise d’un narcotique : ne pas manquer la prise régulière d’info sous peine de perdre contact. La dernière annonce rend désuète les précédentes, voici la loi de la drogue, où seule la prochaine prise compte.  » Michel Serres, Les cinq sens.1985

L’addiction concerne aujourd’hui tout le monde, mais pas de la même manière. La structure et l’histoire du patient dans sa singularité sont à connaître plutôt que le simple comportement addictif qui se donne à voir.

L’exigence de réponse immédiate à la demande qui caractérise le contemporain participe du processus et empêche la reconnaissance de la nécessité de la médiatisation par le langage aboutissant même à une récusation de ses lois.

Quelle place occupent les toxicomanies dans les addictions actuelles ?

Psychologues à l’hôpital, problèmes posés par la médecine

« Quand je me couchais, je me cachais le visage. J’avais peur de moi. Je ne sais pas comment je ne sais pas pourquoi. Et c’est pour ça que je buvais de l’alcool avant de dormir. Pour m’oublier, moi. Ca passe toute de suite dans le sang, et après on dort. » – Marguerite Duras Ecrire, Edition Gallimard, 1993, Coll. Folio, p.23 – C’est avec ces mots poignants et déchirants de vérité que Marguerite Duras nous dit avec clarté la fonction de l’alcool pour elle. Il est clairement un remède. Boire pour dormir afin d’oublier, afin de s’oublier soi-même. On voit par ce témoignage, comment chaque sujet peut trouver dans l’addiction un traitement paradoxal, un mode de réponse à chaque fois singulier à la rencontre avec un insupportable. Il n’y a pas une addiction mais des addictions. La médecine aujourd’hui traite l’addiction, par le biais de protocoles valables pour tous, comme une maladie, un dysfonctionnement comportemental. Elle omet un point central : Que l’addiction est un traitement, un remède, à un mal bien plus profond face à une détresse du sujet qui n’a pas d’autres recours dans un premier temps que celui-ci. On peut dès lors se demander : Quelle fonction occupe l’addiction dans l’économie psychique d’un sujet? Qu’est-ce qu’un sujet traite avec l’addiction?
Vous entendrez des psychologues vous parler de la manière dont ils se débrouillent en institution pour écouter ces sujets dits souffrant d’addictions. Comment font-ils valoir la singularité du sujet face à la standardisation des protocoles de soins ?

C’est à partir de vignettes cliniques que nous tenterons d’éclairer ce concept.
Nous vous attendons nombreux pour débattre avec nous…